Potentialité hydrauliques
Pays équatorial et montagneux, le Burundi bénéficie d’un régime hydrologique très intéressant, couplé à des possibilités de captage et de chutes favorables.
Le potentiel hydroélectrique du Burundi a été évalué en 1983 à 1 700 MW, dont environ 350 MW économiquement exploitables avec des sites d’une capacité de plus d’un 1 MW. Ce gisement pourrait être encore plus important car l’évaluation récente de certains sites a montré un potentiel beaucoup plus élevé que celui initialement calculé en 1983. Selon une Etude bibliographique récente sur l’Atlas Hydroélectrique du Burundi, 156 sites potentiels et 29 sites existants (carte 1) ou en phase d’être équipés sont recensés.
La fourniture d’électricité au Burundi, de type hydroélectrique et thermique, est assurée par la Régie de Production et de Distribution d’Eau et d’Electricité (REGIDESO).
Pour ce qui concerne la capacité nationale de fourniture d’électricité, elle est de 62,85 MW, en majorité gérée par la REGIDESO, les autres petites microcentrales étant des propriétés de l’Agence Burundaise d’Electrification Rurale (ABER) et des privées (missions catholiques et Office du Thé du Burundi-OTB).
En 2017, la fourniture d’électricité provient de :
- 24 centrales hydroélectriques (tableau 9 et 10), totalisant une puissance installée de 32 MW, dont la majeure partie de l’électricité est fournie à partir de trois centrales hydroélectriques nationales: Rwegura (18MW), Mugere (8MW) et Nyemanga (2,8 MW), soit 39% de la fourniture totale d’électricité ;
- 2 centrales thermiques, totalisant 35 MW, dont 30 MW gérée sous Contrat d’Achat d’Electricité par la Société INTERPETROL Burundi et 5 MW de la REGIDESO, soit 42,7% de la fourniture totale d’électricité ;
- L’importation de 15 MW, respectivement 3 MW, à travers un Contrat d’Achat entre la REGIDESO et la Société Nationale d’Electricité (SNEL) de la République Démocratique du Congo, à partir de la Centrale hydroélectrique de Ruzizi I, et de 12 MW à partir de la Centrale hydroélectrique commune de Ruzizi II (Burundi, RDC, Rwanda), gérée par la Société Internationale d’Electricité des Pays des Grands-Lacs (SINELAC), soit 18,3% de la fourniture totale d’électricité.
Ainsi, il est à noter que la fourniture nationale d’électricité est constituée de :
- 32,65 MW pour les centrales hydroélectriques (39%%) ;’
- 30,5 MW pour les centrales thermiques à gas-oil mais avec une disponibilité uniquement de 23,5 MW car la centrale thermique de 5,5 MW n’est plus fonctionnelle et un des groupes de la centrale thermique de 5 MW est à l’arrêt (42,7% ) ;
- 15,5 MW d’importation (SNEL pour 3,5 MW et SINELAC pour 12 MW) (18,3%) ;
- Soit une disponibilité totale de 62,85
Malgré la puissance installée de 18 MW pour l’aménagement hydroélectrique de Rwegura (photos 1 à 3), cette centrale hydroélectrique est typiquement un aménagement de pointe, c’est-à-dire que l’aménagement ne peut pas produire sur toute la journée sa puissance maximale, pour éviter une surexploitation du réservoir. Il est ainsi recommandé de l’utiliser uniquement pendant les heures de pointe. Ceci pour dire que cette centrale hydroélectrique constitue la puissance de réserve de 6 MW, potentiel de la rivière Gitenge. Ceci pour dire que la production hydroélectrique au Burundi est fonctionnelle par rapport à l’hydraulicité saisonnière des rivières.
La production de l’énergie électrique a été assurée par les Centrales interconnectées tant nationales que régionales et par les centrales thermiques en location (30MW).
La production de l’énergie électrique totale de l’exercice 2017 est de 259 333 733 kWh par rapport à l’énergie prévue de 287 441 864 KWh, réparties comme suit :
- 100 254 381kWh produite par les centrales hydroélectriques, soit 39% ;
- 73 840 272 kWh pour les centrales thermiques, soit 28% ;
- 239.080kWh pour les importations, soit 33%.
Par rapport à l’exercice 2016, la production d’électricité a connu une diminution de 10% et cela est principalement aux changements climatiques. Ainsi la diminution de production d’électricité a atteint 50% pour la CHE Rwegura, 20% pour la CHE Mugere, 32% pour la CHE Ruzizi II, 14% pour la CHE Ruzizi I.
Dans les conditions normales d’exploitation, la Centrale hydroélectrique de Rwegura produit en moyenne 150 MWh par jour pour ne pas écouler toute l’eau de retenue. Or, comme c’est la seule centrale importante pour le Burundi, la REGIDESO l’utilise souvent pour une production supérieure à 200 MWh par jour. D’où la baisse de niveau d’eau.