Potentialité de production du biogaz au Burundi
Pourquoi le biogaz a été initié ? Le bois devient de plus en plus rare et les services techniques publics avaient initié dans les années 90, la vulgarisation de cette source d’énergie.
L’utilisation des digesteurs à biogaz au niveau des ménages touche essentiellement l’éclairage et la cuisson, alors que les digesteurs des collectivités ont pour but d’abord de traiter les grandes quantités d’eaux usées et de déchets qui contaminent l’environnement en provoquant des risques hygiéniques pour la population et ensuite de permettre à ces mêmes communautés de faire la cuisson.
Le Burundi compte environ 1.200.000 exploitations agricoles, dont 700 000 pratiquent l’élevage. Le cheptel est dominé par les petits ruminants (45%), suivis par les bovins et les porcs. La crise socio- politique qui a secoué le pays a fortement touché le secteur de l’élevage.
Les effets de cette crise se sont manifestés par les pillages et les tueries des animaux qui ont touché tout le bétail, la destruction des infrastructures vétérinaires, les difficultés d’approvisionnement en intrants et produits vétérinaires à cause de la perturbation des circuits internes de commercialisation. Il s’en est suivi une diminution de la production animale qui a eu des répercussions négatives sur la poursuite du programme de construction des digesteurs à biogaz.
La technologie de biogaz, pourtant facile à l’entretien, ne s’est pas poursuivie comme dans les années 80. En 1993, plusieurs digesteurs étaient en fonctionnement. Toutefois, tous ces digesteurs à biogaz sont hors d’usage par suite d’actes de vandalisme, manque de suivi des services de la Direction Générale de l’Energie ou d’entretien par les bénéficiaires, etc
Plusieurs raisons peuvent être évoquées pour justifier cette stagnation de la promotion de la technologie du biogaz :
- le manque de sensibilisation du décideur politique qui ne comprend pas la nécessité de s’attaquer dès maintenant aux fléaux qui rongent l’humanité à l’aube du 3e millénaire : la déforestation, la désertification, les changements climatiques, l’épuisement éventuel des énergies de la biomasse (bois-énergie, charbon de bois, déchets végétaux), la réduction de la biodiversité et la pauvreté ;
- l’absence de programmation dans les programmes de développement du Gouvernement, associé à l’absence d’expertise nationale dans ce domaine ;
- la vision sectorielle de la technologie du biogaz au Burundi qui poursuit uniquement l’aspect énergétique, alors que comme souligné plus haut, cette technologie doit
Au Burundi, la déforestation prend de plus en plus de l’ampleur et le bois se fait de plus en plus rare. En milieu rural, les personnes à très faible revenu, préfèrent ne pas acheter du bois, car très cher pour elles et prennent beaucoup de temps à la recherche du bois.
L’utilisation du biogaz, pour l’électrification des ménages ruraux et pour la cuisson des aliments, des populations rurales, des centres de santé ainsi que des écoles à système d’internat, aura un impact important sur les conditions de vie des populations et protégera l’environnement.
- Le public cible est constitué de :
- Les populations rurales
Dans le monde rural, beaucoup de personnes doivent se fournir en bois pour la cuisson et l’éclairage. La vulgarisation de l’utilisation du biogaz comme solution propre à ces problèmes. Il suffit à ces ménages de posséder une vache ou plusieurs, une source d’eau et être équipé de digesteurs pour avoir le biogaz.
- Le Secteur de la santé
Le Burundi est couvert par plusieurs centres de santés et des hôpitaux. En milieu rural, ces hôpitaux et ces centres de santé n’ont pas d’accès à l’énergie. Equiper ces bâtiments de l’énergie minimale pour l’éclairage et la cuisson donnerait de meilleurs conditions de vie aux malades et soignants.
- Le Secteur de l’éducation
La très grande majorité des écoles du monde rural n’est pas équipée d’électricité. Mettre en place le biogaz pour éclairer ces écoles et leur doter de gaz pour la cuisine contribuerait à l’amélioration des conditions de vie des élèves de l’internat, notamment en étudiant convenablement.
- Le Secteur pénitencier
L’effectif dans les milieux carcéraux est, de nos jours, de plus en plus croissant ce qui pose un réel problème d’assainissement et de gestion des déchets dans les prisons. De même, les besoins en termes d’énergie pour la cuisson, l’éclairage, la ventilation sont en nette augmentation; d’où trouver des alternatives aux problèmes sanitaires et environnementaux en milieu carcéral est plus qu’indispensable.