Les institutions financières burundaises s’engagent à appuyer le secteur des énergies renouvelables
Dans un atelier de travail organisé à Bujumbura le 24 mai 2022 par Burundi Renewable Energy Association (BUREA) avec l’appui de GET.invest Burundi, les banques et institutions de microfinance qui ont été représentées dans l’atelier ont accepté d’appuyer ce secteur.
Le thème principal de l’atelier était « Problématique d’accès au financement pour les opérateurs du secteur des énergies renouvelables au Burundi ».
Au total, 27 personnes dont 6 femmes et 21 hommes ont participé dans cet atelier. Elles ont représenté les institutions étatiques qui ont les énergies dans leurs attributions, les banques et établissements de microfinance, les entrepreneurs et sociétés œuvrant dans le secteur des énergies renouvelables au Burundi.
« Pour arriver à l’accès des énergies renouvelables pour tous, les producteurs et les consommateurs d’énergies ont besoin de crédits bancaires pour réaliser leurs projets dans le secteur des énergies renouvelables. Ainsi, considérant qu’il y a plusieurs opportunités dans le secteur, les banques et les institutions de microfinance se sont engagées à appuyer le secteur notamment en octroyant des crédits avec des taux de faveur », a dit une représentante d’une banque au cours de l’atelier.
Des crédits du genre sont en effet octroyés aux enseignants par le FSTE (Fonds de Solidarité des Travailleurs de l’Enseignement) – une institution de microfinance qui rassemble le personnel enseignant du Burundi, selon le représentant du FSTE qui a partagé l’expérience au cours de l’atelier.
Les représentants du secteur bancaire sont conscients qu’il est important de promouvoir l’utilisation des énergies renouvelables en boostant l’accès aux financements étant donné que le Burundi en général et la population rurale en particulier a besoin des énergies renouvelables propres pour préserver l’environnement.
En effet, comme l’a souligné Théodore Kwigize, Représentant Légal de BUREA, à l’ouverture de l’atelier, les efforts consentis dans la promotion du secteur agricole devaient aussi l’être dans le secteur des énergies renouvelables pour permettre l’épanouissement de la population burundaise, surtout rurale, où 2,6 pourcent seulement de cette population a accès à l’électricité.
Les représentants des banques et institutions de microfinance ont également accepté de faire un plaidoyer au sein de la banque centrale (BRB) pour que le producteur d’énergies renouvelables ou son client ait accès aux devises pour importer des produits de qualité.
Pour sa part, BUREA va mettre en place un plan stratégique de référencement pour la mise en application desdits engagements.
Les participants ont également recommandé la promotion de l’utilisation des foyers améliorés et des briquettes dans la cuisson dans le but de préserver l’environnement.
En effet, près de 96 pourcent des ménages utilisent encore le charbon de bois.
Ces conclusions et recommandations ont découlé des échanges et discussions qui ont jailli grâce à quatre exposés qui ont mis les participants dans le bain.
Le consultant Willy Ciza, Directeur des Energies Renouvelables et Efficacité Energétique au Ministère de l’Hydraulique, de l’Energie et des Mines, a développé deux thématiques à savoir « Les opportunités et facilités offertes par les décideurs dans le secteur énergétique » et « Le rôle du secteur bancaire dans le financement des projets de production de l’énergie ».
Le consultant a fait remarquer que le Burundi est parmi les pays ayant un excellent ensoleillement au monde et que l’énergie solaire devait être l’une des énergies renouvelables à promouvoir.
L’hydroélectricité a également un grand potentiel avec 300 méga watts économiquement et techniquement exploitables.
Ainsi, avec l’énergie solaire, le milieu rural peut être électrifié. Le pompage de l’eau est également possible pour l’irrigation des cultures.
De plus, le cadre réglementaire est encourageant pour les investisseurs dans ce secteur. Si on produit un surplus d’énergie, on peut le vendre pourvu que l’on s’entende avec l’Autorité de Régulation des secteurs de l’eau potable et de l’énergie (AREEN).
Les participants ont proposé l’association des pompes solaires dans l’appui aux groupements agricoles pour booster la production et en même temps faire face au changement climatique.
Le consultant Willy Ciza a indiqué que la génération hybride de l’énergie a été expérimentée avec succès sur la microcentrale hydroélectrique de Nyabikere en province de Karusi, ajoutant que c’est une opportunité à exploiter pour d’autres barrages hydroélectriques dans l’optique de pérenniser la production même en saison sèche ou le niveau d’eau dans les lacs de retenue est en baisse.
Les banques et institutions de microfinance mettent en avant les garanties pour les demandeurs de crédits.
Les participants ont également suivi deux autres thématiques « l’accès au financement par les distributeurs » et « l’accès au financement par les derniers consommateurs ».
Le consultant Philippe Masabo a parlé des obstacles à l’investissement privé lié aux garanties exigées aux demandeurs de crédits comme les grands producteurs d’énergies renouvelables.
L’accès au crédit commercial reste un grand défi, a-t-il souligné.
C’est pourquoi un intermédiaire est incontournable pour subventionner l’achat des kits comme ceci a été le cas dans d’autres pays comme le Rwanda, l’Ouganda et le Sénégal.
Le consultant de GET.invest Burundi, Stanislas Niyonzima, a saisi l’occasion pour dire aux participants que GET.invest Burundi peut appuyer les projets d’énergie renouvelables décentralisés en leur apportant l’assistance technique pour les amener vers la bancabilité.
GET.invest Burundi peut aussi apporter son soutien dans les négociations avec les investisseurs, a-t-il ajouté.
GET.invest Burundi est financé par l’Union européenne et fait partie du programme européen GET.invest.
FIN